Fiche Le Mans 66:

jorgio 17/11/19 2:04 1     Partager sur Facebook
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Note moyenne de cet épisode: 18.0 / 20 (1)
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18.0

The Fighter qui fait Vroum

Le thème de la course automobile est un genre sous-exploité du cinéma: les derniers films notables étant le sympathique Rush en 2013, ou Driven en 2001, insondable navet tombé dans les méandres de l'oubli où se trouve sa place véritable avec, en tête d'affiche, Sylverster Stallone en pleine traversée du désert dans sa carrière.
Deux pellicules opposés qui pourraient résumer le problème de ce manque: un genre peu passionnant
engoncé par des œuvres, parfois, très mauvaises.

Ce nouveau film de James Mangold, réalisateur caméléon (Knight and Day, 3:10 to Yuma, Wolverine, Logan...), se hisse sans problème dans le haut du panier, non pas par comparaison à l'existant cinématographique partageant ce thème mais parce que c'est un excellent moment à passer dans une salle obscure.
Un film complexe à réaliser, de l'aveu même de son réalisateur, du fait de l'absence de modèle sur lequel s'appuyer et donc, de l'obligation de faire "son film à soi".

Avant d'être un film sur la rivalité de deux firmes concurrentes (Ford et Ferrari), usant de stratagèmes rappelant, par instants, la géniale folie ingénierique déployée dans Apollo 13, pour construire "le" bolide qui atteindra la ligne d'arrivée le premier, il est surtout question d'une magnifique histoire d'amitié entre deux compagnons de route (formidables Matt Damon et Christian Bale) vivant leur passion à pleine vitesse, souvent au mépris de leur santé.

Parenthèse "Psychologie de comptoir".
Il est intéressant de noter, au vu de la filmographie conséquente de Christian Bale, que ses choix de rôles paraissent en adéquation avec son moi profond qu'il renvoi aux spectateurs. La plupart des personnages évoqués sur le papier (The Machinist, Batman, The Fighter...), "esclaves de leurs obsessions" pour paraphraser son personnage d'Alfred Borden dans le (génialissime) Prestige de Christopher Nolan en 2006, rappellent, par miroitement, l'acteur déployant une énergie proche de la folie pour façonner son corps pour les incarner à l'écran.

Le reste du casting parvient à se monter à la hauteur de ce duo de tête: de Jon Bernthal, "Mad Men" charismatique après avoir incarné le Punisher pour Netflix (quelle pure gueule de cinéma !), à Caitriona Balfe, femme aimante et dévouée capable de piquer des crises de colère aussi spectaculaires que jouissives en passant par Josh Lucas, petite crapule arriviste dont le sourire n'aura jamais paru aussi carnassier.

Les scènes de courses sont dénuées de tout effet de style et de caméra shaker: l'action est lisible, réaliste, tendue, spectaculaire, jamais ennuyeuse, et la sensation de vitesse est impressionnante.

Pour résumer, Le Mans 66 est une excellente surprise: un film pour les fans comme les profanes de courses automobiles, sachant taire son patriotisme (Ford, la valeur de l'Amérique contre l'Italien Ferrari) au profit de l'humain qui est son moteur.
Un très beau film à ne pas rater.




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