Fiche Spider-Man Far From Home:

jorgio 11/07/19 8:55 1     Partager sur Facebook
spider-man_far_from_home
                         
Note moyenne de cet épisode: 10.0 / 20 (1)
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10.0

Pas du vrai cinéma.

Dur de donner un avis sur ce film tant il symbolise ce que Marvel fait de mieux et de pire.
Je vais donc me faire un "entre deux".

L'expression "Rythme de croisière" est l'image la plus représentative du MCU. Le spectateur présent depuis l'origine a l'impression de connaitre toutes les attractions du mastodonte.
Zéro vague. Aucune fulgurance artistique. Aucune folie. Aucune originalité. Le film s'entête à suivre le même sentier maintes fois rebattu sans en dévier d'un centimètre.
En résulte un film chiant, à la réalisation totalement impersonnelle d'un tâcheron qui, au passage, filme au plus près ses personnages ou plutôt doublures numériques dans l'action, rendant celle-ci difficilement lisible par instant, ô combien passe-partout et totalement oubliable. Cependant cela reste une belle mise en valeur du charmant postérieur de Marisa Tomei (54 ans bordel !). Seul investissement artistique de Jon Watts.
Pourquoi réduire à ce point le cadre ? Question de budget peut-être ? Quelques exemples:
Spider-Man: Far From Home : 160 millions - 0 scène mémorable.
Pearl Harbor 2001 : 132 millions - 1 scène mémorable - la bombe larguée du bombardier japonnais.
Independance Day 1996 : 75 millions - 1 scène mémorable - l'explosion de la Maison Blanche (Donald. Si tu lis cette critique, nous ne sommes pas seuls, Cousin).
Bilan, j'ai oublié les 3/4 du film sur mes 15 min de marche qu'il me faut pour rentrer à la maison.

Niveau scénario, SFFH s'avère décevant sur tous les tableaux.
Le film, qualifié par le gourou de Marvel, Kevin Feige, comme conclusion de la phase 3 du MCU apporte un clap de fin équivalent à celui de la phase 2 avec Ant-Man. Ce film ne conclu rien car il n'y a plus rien à conclure. Communication mensongère.
Les promesses de renouveau apportées dans la BA permettant d'imaginer SFFH comme un très grand film sont assez vite balayées par des pirouettes certes étonnantes. Mais passé l'effet de surprise, la direction prise se trouve être hautement décevante vis à vis de ce que l'on nous vendait. En résulte un petit film d'été en pilotage automatique alors qu'il nous était annoncé un renouvellement du MCU amenant de nouvelles et séduisantes perspectives. Une publicité mensongère après les retouches des BA faites sur Infinity War et Endgame.
Comme trop souvent, le film se voit jalonné d'embryons d'idées du fait de l'univers sériel que Marvel (je vais arrêter de parler de Jon Watts, cette firme ne possède pas de réalisateurs, uniquement des "yes-man") développe sur plusieurs films. Le rendu à l'unité est très insatisfaisant et ne fait qu'allonger une liste de promesses non tenues dont certaines peuvent presque s'apparenter à un bon gros doigt d'honneur en direction de la salle de cinéma: les conséquences de la mort d'Iron Man, la relation Happy-May...

La majorité des acteurs sauvent le film s'ils ont de quoi travailler.
Tom Holland reste un Spiderman bien plus sympathique que Garfield et bien moins niais que Maguire.
Zendaya apporte beaucoup de fraicheur à sa MJ tranchant totalement avec ses précédentes itérations et c'est tant mieux.
Jake Gyllenhaal devait avoir besoin d'un chèque pour payer son dernier tiers provisionnel.
Jacob Batalon reste la caution comique et pas désagréable du film.

L'ensemble, malgré des défauts conceptuels impardonnables, n'est pas horrible à regarder. Probablement parce que Marvel est composé à 75% de commerciaux et 25% d'artisans. Cela se suit dans la joie et la bonne humeur mais ce n'est pas du cinéma.
Pour reprendre une expression qualifiant les films issus de cette firme, "Marvel est au cinéma ce que Mac Donald est à la gastronomie".
C'est bon sur l'instant mais très vite oublié dans l'heure qui suit avec une légère sensation de creux.

Pour résumer et pour le fan que je suis (bientôt ex-fan, las d'être pris pour un jambon), la formule Marvel a une sévère crise d'asthme ayant bien empirée depuis Infinity War. Le concept révolutionnaire de l'univers étendu devient une tare réduisant les degrés de manœuvre à l'épaisseur d'une feuille de papier. Mais pas de panique. Les spectateurs ont plus d'un sou dans leur portefeuille. Marvel a encore de beaux jours devant lui avant que la supercherie ne soit dévoilée...




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