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Note moyenne de cet épisode: 18.0 / 20 (1)
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russel 
18.0
18.0
Il faut se méfier parfois des rumeurs et des avis à l'emporte pièce et parfois le mieux c'est de se faire son avis par soi même. J'avais entendu dire beaucoup de mal de Bones and All suite à son passage au Festival de Venise, oeuvre décadente, repoussante, immorale... Ca m'avait refroidi et je m'attendais un peu au pire et en fait pas du tout. Je me suis retrouvé face à un film assez gonflé mais finalement parfaitement maîtrisé dans ce qu'il souhaite transmettre. Essentiellement beaucoup d'humanité: les auteurs ont parfaitement compris que c'est parfois dans la monstruosité la plus totale que celle-ci est sublimée. Ca demande un certain talent d'écriture et des acteurs bien concernés. A aucun moment le film ne cherche à provoquer gratuitement, ce qui est épouvantable à l'écran est justifié par la condition des personnages principaux. Certains ont été troublés par l'idée que le film fonctionne sur le cannibalisme, je ne vois pas bien pourquoi. On a en fait affaire à l'équivalent de récits de vampires ou de loups garou. Même malédiction, mêmes contraintes. La seule différence c'est qu'ils ne se transforment pas en bestioles. Ca rend certainement l'histoire plus rationnelle, encore que l'origine du mal des eaters est hors norme. Certes d'un côté certaines situations sont plus ancrées dans le concret et donc peuvent causer plus de malaise, mais les personnages nous semblent aussi plus dans notre proximité, ce qui permet de les rendre touchants. J'ai trouvé du coup qu'on bousculait plus les conventions du genre du film de monstres (pas de grand guignol habituel, on est plus dans un road movie) que la morale, la décence ou je ne sais quoi. Dans l'approche réalistico désenchantée, j'ai un peu pensé au Only Lovers Left Alive de Jim Jarmusch.
Et puis un grand bravo aux acteurs pour avoir su incarner cette détresse infinie alors que pas mal de situations pouvaient tourner au grotesque. Même Mark Rylance m'a scotché alors qu'il en fait des tonnes, mais on peut comprendre par son trajet que son personnage puisse être totalement barré.
Donc un film d'une grande sensibilité malgré la crudité de ses expositions qui pourra rebuter les plus sensibles à raison, parce que certaines séquences sont clairement perturbantes.
Et puis un grand bravo aux acteurs pour avoir su incarner cette détresse infinie alors que pas mal de situations pouvaient tourner au grotesque. Même Mark Rylance m'a scotché alors qu'il en fait des tonnes, mais on peut comprendre par son trajet que son personnage puisse être totalement barré.
Donc un film d'une grande sensibilité malgré la crudité de ses expositions qui pourra rebuter les plus sensibles à raison, parce que certaines séquences sont clairement perturbantes.
