Fiche Triangle of Sadness:

russel 22/11/22 4:44 1     Partager sur Facebook
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Note moyenne de cet épisode: 14.0 / 20 (1)
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14.0

Ruben Östlund ne change pas sa formule habituelle en bastonnant férocement la bourgeoisie occidentale plus ou moins haut de gamme. Ca lui réussit puisque son triangle a remporté la Palme après son carré, les bobos de la croisette doivent apprécier de s'en prendre plein la tronche. Il faut bien reconnaître au réalisateur suédois une grande lucidité dans sa perception du monde globaliste en règle générale jusqu'aux plus fins travers sociétaux de notre époque. Triangle of Sadness ne manque ainsi pas de détails qui tuent avec bon nombre de personnages hautement emblématique de ce qu'est notre monde aujourd'hui, hélas.

Après il y a toujours ce problème de rythme et de durée qui peine à se calibrer avec l'intrigue et les intentions de l'auteur. Comme s'il était impossible à se dernier de réussir un film enlevé sans excès de gras. Ses scènes d'ouvertures couvrant les rapports destructurés entre un jeune couple d'influenceurs millenials et figurant le premier chapitre sont pourtant extras, plus dans le format instantané. Ca se complique pour la croisière qui est loin d'être une partie de plaisir, à l'image du séjour en station de ski de Turist une fois l'avalanche passée. Les vacances c'est souvent chiant avec Östlund. Et puis là où il maintenait une certaine finesse dans ses portraits, le cinéaste finit par tomber dans l'outrance avec une séance de mal de mer qui va trop loin dans le grotesque, dans une volonté évidente d'humilier la classe élite qu'il cible. Ils sont déjà tellement pitoyables (à l'écran et dans la vie réelle), qu'il n'était pas nécessaire de les trainer plus bas que terre pour les désacraliser. Le côté potache désamorce la satire plus qu'elle ne la sert.

Le dernier tronçon en mode Koh Lanta laisse sur une bonne impression malgré là encore des longueurs (le film fait 2 heures et demie et en fait aura pu se passer de 30 mn aisément). Le mérite en revient essentiellement au personnage d'Abigail, la femme de ménage du bateau de croisière qui trouve l'occasion d'inverser la hiérarchie civilisationnelle. La conclusion est impeccable avec ce refus de retourner sous la coupe de la domination occidentale. C'est juste tellement bien vu et parfaitement en phase avec ce qui est en train de se produire (émergence de l'orient, déclin des vieux pays riches)




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